Nous somme allés à la rencontre de Hugo Murtas, journaliste à Actu Rennes depuis plus d'un an. Il nous a fait part de son expérience au sein du média Rennais et de son point de vue sur l'influence bretonne dans l'esprit de sa ville.
Un échange riche en informations !
Tu travailles plutôt au niveau journalisme, com ?
Oui journaliste pour Actu Rennes.
D’accord, et c’est toi qui actualises la page sur Instagram ?
Nous sommes une équipe de 3 journalistes. On écrit nos articles et on fait nos photos, on anime les réseaux : Twitter Insta et Facebook.
Quel est ton parcours ?
Je suis journaliste depuis 2017, ça fait 5 ans. J’ai commencé à Troyes, ma ville d’origine. J’ai commencé là-bas en tant que correspondant local de presse, des petits papiers où tu ne gagnes pas ta vie mais où tu te fais la main. Ensuite en CDD 0 Troyes toujours, puis j’ai travaillé à Lille et Rennes depuis 1 an.
Pourquoi Rennes, qu’est ce qui t’intéressait en Bretagne ?
D’abord parce qu’il y avait du boulot. Là je suis toujours en CDD mais je compte bien rester.
Toujours chez Actu Rennes ?
Oui l’aventure est sympa.
Pas forcément pour la région en elle-même, le cadre de vie ?
Si, je viens de passer 1 an bien chargé mais très cool aussi, même si on bosse beaucoup c’est
vraiment une ville sympa pour bouger, même aux alentours. La Bretagne est validée.
Ça signifie quoi la Bretagne pour toi ? Au sens large.
Je vais donner mon avis de journaliste, car je ne suis pas breton. Nous, on communique sur le positif mais aussi sur le négatif. Notre boulot de journaliste c’est de couvrir justement toutes les infos de la Bretagne, et dansmoin cas, toutes les infos rennaises. Comment on communique sur la Bretagne, comment on communique sur Rennes ? C'est par du terrain, en rencontrant des gens, qui sortent souvent un peu de l’ordinaire, qui ont des projets originaux et aussi à travers les faits divers.
Par exemple hier, un homme a été tué à coup de couteau. Au-delà du fait divers, ça pose d’autres questions : sur la sécurité à Rennes et sur la sécurité dans ce quartier-là.
Il y a pleins d’enjeux politiques en ce moment qui est une période d’élection. Notre rôle de journaliste c’est de communiquer comme dans d’autres métiers, mais on communique sur tout. On ne fait pas de choix, c’est l’info avant tout.
Ce n'est pas la promotion de la région ?
Voilà, notre but c’est pas de dire que la Bretagne c’est les plages, le cidre et les crêpes. C’est aussi la culture et pleins de choses politiques. Mais c’est aussi le négatif sur lequel on ne communique pas forcément.
Est-ce qu’avant de venir tu avais des stéréotypes sur la Bretagne ? As-tu vu des campagnes particulières ?
Pas plus que ça.
Est-ce que tu revendique un peu cette culture Bretonne dans tes actions de com ou sujets que vous
traitez ?
Forcément on la met en avant, après on ne le fait pas en disant "la Bretagne c’est ça". C’est plutôt "il se passe ça en Bretagne, qu’est ce qu’on peut en comprendre, ce qu’on peut en déduire". Par exemple, en ce moment il y a l’inflation dû à pleins de raisons. On se demande s’il n’y aura pas une augmentation du prix de la galette. C’est comme ça qu’on angle en Bretagne.
C’est une manière de toucher votre cible ?
Notre cible elle est très large. On communique mais on ne va pas communiquer juste auprès des jeunes pour leur dire quelque chose. Il s'agit vraiment de la population au sens large. Souvent en école de journalisme c’est souvent une guéguerre avec les écoles de com. Si tu veux différencier les 2 c’est que nous on communique sur le positif et sur le négatif. Le but n’est pas de promouvoir une action politique ou une action de la région. On peut le faire mais c’est pas le but.
Avec ta vision globale de Rennes, est-ce que tu penses que les entreprises Rennaises sont attachées à cette culture bretonne ? Est-ce que tu as rencontré des entreprises qui prônent cette identité bretonne ?
Oui c’est sûr mais après c’est à l’échelle Rennaise. Par exemple, le Stade Rennais a sorti ses nouveaux maillots qu'il a axé sur la Bretagne, que ça soit au niveau du design ou du logo. Ca parle à tout le monde.
Donc après des entreprises comme ça je pourrais pas donner d’exemples directement, mais ça reste la capitale de la Bretagne. Il y a aussi des articles en lien avec des entreprises qui font de la.... Directement sur la bretagne
Mais encore une fois c’est large, ça peut être un produit, je parlais d’un maillot de foot mais c’est parce que j’ai pas d’autres exemples.
Mais en règle générale dans tout ce que tu as vu pendant cette première année, c’était plutôt bien
ancré ?
Par exemple j’ai fais l’ouverture de la crêperie "La Bretonne". A Troyes je ne pense pas qu’il y ait des entreprises comme ça qui s’appellent Champagne ou Ardennes. Enfin, si Champagne évidemment, mais des entreprises qui donnent directement leur nom je suis pas sûr.
Et des articles comme ça vous en faites souvent ? Sur justement des restaurants qui vont ouvrir par exemple ?
Oui oui, c’est de l’info pratique aussi. Ce sont vraiment des petites adresses un peu comme ça sympa. Mais par exemple, un bar qui communique sur ses 1an d’ouverture ne nous intéresse pas forcément en tant que journalistes. Ca peut intéresser le client, il y aura une soirée avec cocktail gratuit, etc. Mais pour nous on va plus communiquer entre guillemets sur l’ouverture du bar mais pas sur ses 1an. Mais on traite vraiment les ouvertures de commerce, les nouveaux projets...
Et peu importe que ce soit des commerces vraiment locaux... Vous faites attention à cet aspect-là, producteurs locaux, etc..?
Oui clairement. On s’appelle Actu Rennes donc nous on cible vraiment le local. Après, pour parler vite fait d’actu, en gros il y a Actu Rennes mais il y a 80 autres actus en France.
Parce que c’est en fonction des départements c’est ça ?
Oui et même des villes. En Ile et Vilaine il y a Actu Rennes mais il y a également Le Pays malouin à St Malo qui est un journal différent. Il y a aussi Actu Paris, Actu Toulouse, Actu Strasbourg.
Il y a une rédaction nationale : Actu.fr qui traite les infos nationales et des actus vraiment locales comme Actu Rennes, et là notre but est de couvrir l’actu locale à Rennes. Mais on peut aussi proposer des articles bretons à l’échelle de la région. Mais ce n’est pas notre cœur de cible directement.
Et généralement vous parlez de quoi dans ces articles ?
Ca peut être soit sur le plan économique, par exemple l’immobilier : Des collègues du Morbihan écrivent ce genre papier où ils font par exemple le classement des communes préférées sur Aibn&B en Bretagne.
Après vous savez comment ça fonctionne un peu le boulot de journaliste au niveau de la recherche
d’infos ou pas ?
Il y a plusieurs façons de trouver l’info : soit elle se présente à toi, parce que tu te balades et tu vois ce qu’il se passe, soit on t’envoie un communiqué de presse. Par exemple la ville de Rennes organise tel évènement pour la fête de la musique, le programme... On fait alors un article dessus.
Là pour le coup on peut communiquer sur cet évènement mais il y a aussi de l’info qui ne passe pas du tout par des communiqués. La majorité des infos ne passe pas par des communiqués.
Comment à travers vos rédactions, vous utilisez l’image de la Bretagne, peut-être avec des
témoignages, des tranches de vie, des belles histoires ?
Ca n'arrive pas malheureusement tous les jours de telles histoires mais oui à fond. Si on a des histoires à raconter, des témoignages on va le faire. L’histoire du chat est un bon exemple.
Est-ce que vous avez des freins au niveau de la Bretagne, des freins au sens large...Vous parliez du positif et du négatif, justement le négatif ça pourrait être quoi ?
Quand je dis négatif c’est par exemple le 2e tour de la présidentielle à Rennes, il y a les résultats, là on communique là-dessus : tel candidat arrive en tête au 2e tour de la présidentielle.
Par contre par exemple, la préfecture aussi communique là-dessus. Les organes politiques communiquent sur les résultats. Nous par contre on a couvert les violences sur Rennes, dans les rues, 1h après. On a fait des directs. Même s’il n’y pas eu de casse, on couvrait, on a vu ce qu’il se passait. Quand je dis négatif c’est ça, c’est le positif et le négatif mais surtout l’info dans sa globalité.
Vous n’êtes pas orienté, vous essayez d’être neutre sur l’information ?
Comme tout journaliste, mais pas comme tout média. Le terme de média est large, mais le but du journaliste c’est de traiter l’info. Il peut avoir un avis et on peut le comprendre dans son article mais il faut avoir tous les partis. Il y a une violence, tu vas interroger celui qui casse la vitrine et le commerçant qui a eu sa vitrine cassée. Le but c’est de comprendre au maximum ce qui s’est passé.
Après pour revenir à votre sujet, moi je parle d’Actu Rennes parce que je n'ai connu que Actu Rennes. Mais l’exemple d’actu est bon pour votre sujet parce que justement nous on est partis quand même dans beaucoup de villes de Bretagne. Il y a Actu Rennes en Bretagne qui fait partie du groupe d’actu en Bretagne. Il y a l’Actu Morbihan, il y a Côté Brest... L’actu est très implanté dans les régions. Après le discours que j’ai est le même que mes collègues de Côté Brest et d’Actu Morbihan, et j’en suis sûr mais c’est pour dire que la communication de la Bretagne sur actu
ça se fait à travers plusieurs locales.
Communiquez-vous entre vous ? Vous ne traitez pas forcément du même sujet ?
On peut faire des sujets en commun. On a fait avec Nantes par exemple. Actu Nantes n’est pas en Bretagne directement, mais historiquement il y a un lien avec la Bretagne. Nantes forcément ressemble quand même à Rennes, sur des enjeux économiques et même au niveau de la ville. On avait fait un sujet sur les profs et sur la difficulté de prof d’avoir un poste en Bretagne.
Et donc ça avec Nantes ?
Avec Nantes oui. Parce qu’on s’est rendus compte qu’en fait la zone était commune, il y avait les
mêmes problèmes. Et on s’est dit : on va faire un sujet commun.
Comments